Ancré dans la sécurité : TJ Lyons repenser le travail en hauteur

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TJ Lyons, fondateur de la campagne « Ladders Last » et figure emblématique de la sécurité dans le secteur de la construction aux États-Unis, affirme que la façon la plus sûre de travailler en hauteur est de repenser les méthodes de travail. Il explique à Lucy Barnard comment repenser les risques peut sauver des vies et transformer les chantiers.

TJ Lyons (Photo : TJ Lyons)

En tant que l’un des critiques les plus virulents des pratiques de sécurité dans le secteur de la construction aux États-Unis, TJ Lyons a un conseil simple : restez au sol.

« L’endroit le plus sûr pour travailler est sur le terrain », déclare Lyons, soulignant un principe qui a guidé sa carrière.

Connu dans le secteur comme le fondateur de la campagne « Ladders Last », Lyons a été à l'avant-garde de la promotion de pratiques de travail en hauteur plus sûres, d'abord en travaillant avec deux des plus grandes entreprises de construction aux États-Unis - Gilbane Building Company et Turner Construction, puis en créant son propre cabinet de conseil en sécurité, Lyonetics.

Mettre l'accent sur l'efficacité

L'un des principes fondamentaux que j'ai appris en matière de sécurité, c'est que les gens ne se soucient pas de faire les choses si c'est plus sûr. Si l'on parvient à concilier le calendrier de production et l'efficacité, ils y prêtent vraiment attention. L'objectif de ce que j'appelle mon "analyse du pourquoi" – mon approche de la sécurité – est donc de se concentrer sur l'efficacité du calendrier de production et d'obtenir la sécurité par défaut. Ils ne savent pas qu'ils améliorent la sécurité de leur site, car ils sont impatients de gagner plus d'argent. Pourtant, c'est un principe fondamental sur lequel repose le capitalisme.

Lyons raconte les débuts de la campagne « Les échelles sont finies », un concept qui est devenu sa principale contribution à la sécurité sur le chantier. « L'inscription « Les échelles sont finies » figurera probablement sur ma pierre tombale à ma mort. Mais à mes débuts en 2009, nous étions sur un chantier et j'ai dit au chef de chantier : "Hé, ce type va tomber de l'échelle !" Il a répondu : "Ouais." Alors j'ai dit : "S'il utilisait une nacelle élévatrice à ciseaux ou une plateforme élévatrice mobile, il pourrait travailler trois fois plus vite." »

travail en hauteur, travaux en hauteur, MEWPS, équipement d'accès, sécurité TJ Lyons intervient lors de la conférence « Travailler en hauteur » le 20 novembre. (Photo : Eason Photography)

Lyons se souvient être retourné sur le même site à Philadelphie deux mois plus tard et avoir constaté que le surintendant avait appliqué l'idée. « Il a aperçu un homme sur l'échelle et lui a dit : "Hé mec, pourquoi tu n'irais pas te faire emmener ? Tu peux faire beaucoup plus de travail en une journée." J'ai alors compris que cette approche fonctionnait vraiment : se concentrer strictement sur la sécurité en dernier recours. C'est en articulant tout cela que la prévention est essentielle. »

Lyons ne cache pas le retard des États-Unis par rapport aux autres pays en matière d'adoption de bonnes pratiques. « Je dirais que nous avons probablement 10 ou 12 ans de retard. J'ai visité des chantiers de construction dans huit ou dix pays, notamment au Moyen-Orient, au Royaume-Uni et au Japon. Aux États-Unis, nous sommes un peu en retard sur les bonnes pratiques des autres. Au Royaume-Uni, par exemple, on se trouve à proximité de lignes électriques aériennes, bien avant que celles-ci ne deviennent comme un filet de tennis qui dit : "Oh, vous vous approchez trop", on ne fait pas ça ici. Aux États-Unis, on envoie simplement quelqu'un sur place et on dit : "Hé, préviens Tony quand il est trop près des lignes électriques." »

Il ajoute que l'un de ses objectifs, lorsqu'il écrit et prend la parole en public, est de sensibiliser. « Il existe de nombreuses bonnes pratiques dans d'autres pays que nous n'avons pas adoptées pour diverses raisons ou dont nous n'avons peut-être pas connaissance. J'aime écrire des articles sur ce genre de sujets, car beaucoup de gens ignorent qu'il existe une méthode plus sûre, car, je cite, "nous avons toujours procédé ainsi dans cette entreprise". »

La philosophie de Lyons allie sécurité, efficacité et praticité. « On ne tue pas autant au Royaume-Uni qu'ici. Je pense que nous tuons cinq ou six fois plus souvent que là-bas, ce qui est un chiffre ahurissant. Et après toutes ces années, l'une des constantes que j'ai constatées est que si l'on intègre la sécurité à un flux de travail qui améliore la productivité, les gens s'y conforment. Ils veulent faire du bon travail, et s'ils y voient un avantage pour eux-mêmes ou pour l'entreprise, la sécurité devient une conséquence naturelle. »

Mentorat et éducation

Pour Lyons, encadrer et former la prochaine génération de responsables de la sécurité est tout aussi essentiel que promouvoir le changement sur le terrain. Il a consacré une grande partie de sa carrière à montrer aux entreprises comment repenser le risque plutôt que de simplement réagir aux incidents. « Si vous parvenez à inculquer l'idée que la sécurité n'est pas un fardeau, mais un outil pour améliorer l'efficacité de votre équipe, c'est là que le véritable changement se produit », explique-t-il. « Il ne s'agit pas de règles et de peur ; il s'agit de concevoir des systèmes où les personnes sont protégées par défaut, et où le travail est ainsi mieux réalisé. »

Lyons continue de pousser le secteur à innover. De la suppression des échelles à la promotion des plateformes élévatrices mobiles et à une meilleure sensibilisation aux dangers, il allie solutions pratiques et compréhension lucide du comportement humain. Son approche peut paraître atypique, mais les résultats parlent d'eux-mêmes : moins de blessures, des chantiers plus efficaces et une culture qui valorise véritablement la sécurité.

« L’endroit le plus sûr pour travailler est sur le terrain », répète-t-il, soulignant le principe qui a façonné son travail, son plaidoyer et sa réputation comme l’une des voix les plus influentes en matière de sécurité dans la construction aux États-Unis.

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