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Redéfinir l'ingénierie : construire un état d'esprit de durabilité

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Malgré des décennies de discussions sur le développement durable, les ingénieurs sont toujours confrontés à un problème de perception : on les considère comme coûteux, idéalistes ou comme un simple accessoire « vert ». Or, rien n'est plus faux.

Graphique de la durabilité, du recyclage, de la circularité, de la construction écologique Image : Adobe Stock Image : Adobe Stock

L'une des définitions les plus célèbres de la durabilité provient de la Commission Brundtland des Nations Unies. En 1987, elle a défini la durabilité comme « répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ».

Pia Abercromby, responsable du développement durable chez Cowi Amérique du Nord Pia Abercromby

Il s’agit d’une définition de très haut niveau, et elle peut être déroutante en raison de son manque de détails.

Mon cerveau d’ingénieur aime approfondir les détails, donc ma définition préférée inclut la prise en compte des trois piliers de la durabilité : social, environnemental et économique.

La durabilité sociale implique la mise en œuvre de pratiques justes et équitables au sein de nos communautés, favorisant la justice sociale et le bien-être. La durabilité environnementale, plus communément comprise, désigne la protection et la préservation des ressources naturelles et des écosystèmes. La durabilité économique implique la création d'une économie stable et prospère pour soutenir les piliers sociaux et environnementaux.

Appliquer une mentalité de durabilité aux projets d’ingénierie signifie penser de manière plus globale que le simple coût de construction le plus bas, en tenant compte des coûts et des impacts tout au long du cycle de vie.

Si l'on garde cela à l'esprit, on constate que l'ingénierie place souvent la durabilité au cœur de ses préoccupations. Par exemple, l'ajout de pistes cyclables et piétonnes à une route ou à un pont améliore l'impact social en créant un lien entre les communautés, plus équitable car il ne nécessite ni la possession d'un véhicule ni le paiement des transports en commun. Il améliore également l'impact environnemental en permettant aux citoyens d'utiliser des transports zéro émission et stimule l'économie locale en facilitant les déplacements domicile-travail.

Avoir un état d’esprit durable ne signifie pas nécessairement que nous devons changer radicalement nos actions, cela peut signifier reconnaître les bonnes choses que nous faisons déjà.

Amener la durabilité à un niveau supérieur en ingénierie

Reconnaître les aspects de durabilité de nos projets nous permet de rechercher des opportunités pour améliorer encore davantage les projets.

Par exemple, l'équilibrage des terrassements sur site est une pratique courante. Cela permet de réduire les coûts liés à l'achat de nouveaux matériaux et à l'élimination des matériaux existants, tout en réduisant l'impact environnemental en minimisant les émissions liées au transport et à l'exploitation minière. Cette pratique est un excellent exemple de circularité (un principe fondamental du développement durable) en action.

Pour faire progresser la circularité d'un projet, il peut être judicieux d'envisager de traiter les matériaux contaminés sur site, en autorisant leur réutilisation dans les limites du projet plutôt que leur élimination sur un site de stockage. Prendre le temps d'étudier les opportunités de développement durable dans les projets permet d'obtenir de meilleurs résultats.

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Un autre exemple de durabilité inhérente à l'ingénierie est la nécessité de prendre en compte les contraintes futures pesant sur les structures, qu'elles soient liées à l'activité sismique, à l'augmentation du poids des camions ou aux changements climatiques. En analysant les charges projetées lors des conceptions, nous cherchons à minimiser les impacts sur les communautés locales après l'événement. Dans ce cas, nous adoptons la mentalité de résilience, un autre principe fondamental de la durabilité.

Amener la résilience à un niveau supérieur pourrait impliquer l’application des 4 R de la résilience : se demander non seulement comment rendre cette structure aussi robuste que possible, mais aussi s’il y a une redondance dans le système, si nous avons des ressources disponibles pour réagir en cas de dommage lors d’un événement, et si nous avons la capacité de réagir rapidement ?

Cette approche de résilience plus large réduit les coûts et l’utilisation de matériaux.

Comment les ingénieurs peuvent être le moteur du changement
Matériaux de construction stockés Image : Adobe Stock Matériaux de construction stockés et organisés. Image : Adobe Stock

Tout ingénieur peut améliorer la durabilité des projets grâce à une formation sur les dernières innovations en matière de conception et de technologie.

Connaître une entreprise locale qui « nettoie » des matériaux contaminés, ou comprendre comment l'IA peut analyser les données des actifs pour identifier les redondances des systèmes, peut améliorer la circularité et la résilience de nos projets. La formation continue, exigée par les organismes de réglementation, offre l'occasion de se familiariser avec les innovations en matière de développement durable.

Affiner la proposition de valeur du développement durable est une autre approche efficace. En partageant des exemples de projets où le développement durable n'a pas représenté un fardeau financier, mais a eu des retombées sociales, environnementales et économiques positives, nous aidons notre secteur à s'adapter au changement. Historiquement, l'utilisation de matériaux plus « durables » n'aurait pas été compétitive en termes de coûts. Cependant, les entreprises innovent pour réduire le coût de nouveaux matériaux et procédés. La différence de coût entre le béton bas carbone et le béton traditionnel est désormais négligeable, comme le confirment des fournisseurs comme Lafarge.

Selon la National Asphalt Pavement Association, l'utilisation d'environ 21 % seulement de chaussées en asphalte recyclées (RAP) dans les nouveaux mélanges d'asphalte permettrait d'économiser 7,80 dollars américains par tonne aux États-Unis, par rapport à l'utilisation exclusive de matériaux vierges. Avec la raréfaction des matériaux vierges et l'augmentation des coûts de transport, le « coût » supposé du développement durable diminue. Le coût, perçu comme un obstacle au développement durable, commence à disparaître, et nous devons diffuser ces bonnes nouvelles pour encourager l'adoption de solutions durables.

Lorsque les ingénieurs proposent des solutions durables, les clients suivent, et c'est ainsi que les normes du secteur évoluent. Le changement peut sembler risqué, mais l'immobilité est le plus grand risque.

Apprenez quelque chose de nouveau. Partagez une réussite. Lancez la conversation. Parce que l'avenir de l'ingénierie ne se résume pas à construire, il s'agit de construire mieux. Soyez la raison pour laquelle le développement durable devient une seconde nature.

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