Trump retire officiellement 4 milliards de dollars de financement pour le train à grande vitesse de Californie

Un viaduc construit pour permettre au train à grande vitesse californien de franchir le fleuve San Joaquin. (Image : California High-Speed Rail Authority)

Le président américain Donald Trump et le secrétaire aux Transports Sean P. Duffy avaient déjà signalé que le projet risquait de perdre l’accès aux fonds.

Dans une publication sur les réseaux sociaux hier (16 juillet), Trump a qualifié le projet de « gravement surévalué, surréglementé et jamais livré ».

Duffy a décrit cela comme un « gaspillage » et a affirmé qu'« aucune voie à grande vitesse » n'avait été posée par la California High Speed Rail Authority (CHSRA), après 16 ans et 15 milliards de dollars dépensés.

En plus d'annuler les 4 milliards de dollars de fonds non dépensés du CHSRA, Duffy a déclaré qu'il avait demandé à la Federal Railroad Administration (FRA) d'examiner d'autres subventions obligatoires et non obligatoires au projet.

Cette décision fait suite à un rapport de 300 pages publié en juin par le Conseil de révision de la conformité de la FRA, qui a révélé que le projet « ne respectait pas les conditions de ses subventions fédérales ».

Mais Ian Choudri, PDG de la CHSRA, a contesté cette affirmation. En réponse à l'annonce de Duffy, il a déclaré : « Annuler ces subventions sans motif est non seulement inacceptable, mais aussi illégal. Il s'agit d'accords juridiquement contraignants, et l'Autorité a rempli toutes ses obligations, comme l'ont confirmé plusieurs examens fédéraux, pas plus tard qu'en février 2025. Le seul projet de train à grande vitesse en cours aux États-Unis approche à grands pas de la phase de pose des voies, avec 275 km de travaux de construction et de conception, 15 500 emplois créés et plus de 50 structures majeures achevées. Ce n'est pas le moment pour Washington de renoncer à l'avenir des transports américains. »

Les électeurs ont approuvé 10 milliards de dollars pour le train à grande vitesse de Californie en 2008 et le ministère des Transports, sous l'ancien président Joe Biden, a accordé au projet 4 milliards de dollars supplémentaires.

Le projet a connu une forte hausse de ses coûts. Initialement estimé à 40 milliards de dollars, il est désormais estimé entre 89 et 128 milliards de dollars pour l'ensemble de la ligne, reliant San Francisco à Los Angeles.

Une section plus courte entre Merced et Bakersfield coûtera désormais plus cher que le total initial, selon le ministère américain des Transports.

Dans une déclaration politiquement chargée concernant la décision de supprimer le financement, Duffy a déclaré : « C'est la faute de la Californie. Le gouverneur Newsom et les démocrates complices ont permis ce gaspillage pendant des années. Les fonds fédéraux ne sont pas un chèque en blanc ; ils sont assortis d'une promesse de résultats. Après plus d'une décennie d'échecs, la mauvaise gestion et l'incompétence de la CHSRA ont prouvé qu'elle était incapable de construire son train sans issue dans les délais et le budget impartis. »

Newsom s'est engagé à poursuivre le projet. En réponse à l'annonce du ministère des Transports, il a déclaré : « Trump veut céder l'avenir à la Chine et abandonner la Vallée Centrale. Nous ne le laisserons pas faire. Avec des projets comme celui du train à grande vitesse du Texas qui ne décollent pas, nous avons une longueur d'avance. Nous sommes maintenant en phase de pose des voies et de construction de l'unique train à grande vitesse des États-Unis. La Californie met toutes les options sur la table pour lutter contre cette action illégale. »